N'ayant pas beaucoup de devoirs, je décidais de m'offrir un peu de bon temps. Vu que le thermomètre narguait facilement les trente et un degrés, j'optais pour me rendre à la piscine. Je fourrais vite fait des vêtements de rechange, une serviette, et tout le matériel indispensable pour une aventure à la piscine ! Parce que mon vrai nom c'est Indiananette Dubreuil, tu le savais pas ? Bref, je pris ma mini-cooper bleue ciel, que mes parents m'avaient récemment achetée, et me rendis à "The Blue Pool". Une fois là bas, j'adressais un sourire à la fille de l'accueil, vu que s'était une pote à Camille. Je pris mes billets, et me rendis dans le vestiaire pour me mettre en maillot, avant de passer rapidement à la douche. Je n'y restais tout de même pas longtemps, car le sol était tout sale, et il est inutile de vous dire que je ne supportais pas marcher sur un sol sale. Donc, après m'être lavée très vite, je posais ma serviette sur un coin d'herbe, et allait m'acheter un "Granita" bien froid au stand de boissons. J'étais en train de revenir vers ma serviette, d'un pas sautillant, mais je rentrais, ou plutôt quelqu'un me rentra brusquement dedans. Ma main se tordit légèrement, ce qui fit que ma glace se renversa sur moi, et, bien qu'il n'y ait pas beaucoup de liquide glacé sur mon corps, cela suffit à me couper le souffle. Je relevais les yeux, et fut encore plus exaspérée quand je reconnus mon très cher frère, Camille Dubreuil. PUTAIN CAMILLE ! TA SOEUR !... merde.". Oui, très fin, très raffiné, mais je n'avais pas la tête à me rechercher une putain de phrase de répartition bien placée ! c'estpasfrançaismaisjemenfous.com. Bref, toujours énervée de le voir ici, je lui demandais : Qu'est ce que tu fais ici ? J'veux dire, à part nager quoi ! T'étais pas obligé de venir me pourrir de paysage avec ta mèche mal peignée là !"

Je serrais les dents devant son imitation -très mal faite, d'ailleurs- de moi. Non, mais qu'est ce qu'il pouvait être gamin par moment ! Je remis une mèche derrière mon oreille, tout en tenant toujours mon Granita. Je levais les yeux au ciel quand il affirma qu'il peignait pas sa mèche mais qu'il la ... qu'il la ... On saura jamais quoi, et personnellement, je veux pas savoir ! Si ça se trouve, il met du papier toilette usagé sur sa mèche pour qu'elle soit aussi moche é_è. Bref, je le regardais méchamment quand il me dit traita de lama glacé. Je lui fis un sourire ironique, avant de lui balancer : Tu sais ce qu'il te dit le lama glacé ? Il te dit FUCK !. J'accompagnais ce dernier mot en lui renversant ce qui restait dans mon gobelet de Granita sur la tête. Son air surpris m'arracha un sourire. Je n'aurais jamais crut dire ça, mais il avait l'air encore plus bête que d'habitude, quand il était recouvert de granita rose fuchsia ! Au bout de quelques secondes, j'explosais littéralement de rire, et réussit à lui dire "Désolée, tu sais bien que les lamas sont très maladroits ! Et puis, fait attention à la queue de rat que tu appelles "une mèche", parce que je crois que le granita est très difficile à enlever ! Et avec un peu de chance, avec tout le sucre que tu as sur la tête, tu intéresseras peut être une éventuelle future petite amie ... une pie.. Je finissais avec un petit sourire amusé, comme je savais si bien le faire. Quelques personnes se retournèrent vers nous, mais les Dubreuil étaient assez connus, et les habitants de Weeping Valley étaient habitués de voir les deux enfants se disputer pour un oui ou pour un non.[/color]

NOOON ! CAMIIIIIIIIIIILLE ! LÂCHE MOI ! criais je à m'en casser la voix lorsqu'il me prit en sac-à-patate sur son épaule. Je criais encore plus lorsqu'il me lança depuis le plongeoir. Je réussis à me rattraper, et à faire une grosse bombe au dernier moment. Je repris ma respiration, quand l'énergumène excité au bruyère me servant de frère sauta dans la piscine a son tour ... Je me mis à crier OH PUTAIN ! Encore un peu et toute l'eau elle sortait de la piscine dit ! . Je lui tirais la langue quand il me demanda si j'étais prête pour un autre plongeon. Je lui sautais ensuite dessus pour le faire couler, ce qui était dur, parce que Camille, c'est 50% de graisse, et 50% d'air, donc à chaque fois, il remontait à la surface. Donc, brefouille. J'abandonnais l'idée de le tuer par la noyade, et prit une frite sur le bord de la piscine -une frite en mousse, hein, pas la frite genre, du MacDo-, et commença à lui taper dessus avec ← parce que si je lui tape dessus avec une frite du macdo ... De toute façon, il n'était pas question qu'il fasse sa loi alors que j'étais de trois ans son aînée ! Si comme si tu voyais le poussin qui dominais le fier coq ! Quoique non, je préfère être un petit poussin tout mignon ! Donc, comme si tu voyais un fourmi dominer un poussin tout mignon ! Ou un mouton arc-en-ciel . De toute façon, moi, je m'en fous, j'ai de frites gratuites au Macdo ! Mais j'vais pas au Quick, parce que le bonhomme là, il me fait peur ! Donc dans le genre, moi je vais manger qu'au MacDo, parce que comme ça, leur emblème, c'est un M, et comme je n'ai aucun problème avec les M, ça me va !

Les excuses de mon frère m'arrachèrent un sourire. Il était très rare que l'un de nous deux s'excuse, car en général, quand l'un le faisait, l'autre considérait qu'il avait gagné la bataille. Mais cette fois j'acceptais ses excuses sans trop de fierté derrière mon sourire. Je me serrais dans ses bras, comme à chaque fois qu'on se réconciliait, bien que j'avais l'impression que cette fois, c'était un petit peu plus profond ... Je le suivis quand il sortis de la piscine, et quand il m'entraîna dans un coin plus sombre, et vide de la piscine. Il me demanda, ou plutôt m'ordonna de l'écouter. Je tentais de protester, voulant savoir ce qu'il se passait, mais, grâce son -putain de- pouvoir de persuasion, je fus contrainte de me taire. Un sourire fatigué, et amusé se dessina sur mes lèvres, pensant qu'il était en train de se taper un gros délire. Ce sourire disparu peu à peu au fur et a mesure de son discours. Je comprenais, avec surprise, et un soupçon "d'horreur", qu'il ne rigolait pas, et qu'il était bel et bien sérieux. "Camille ? dis je à la fin de son discours tu n'es pas sérieux tout de même ?.." son air impassible me fit comprendre que si, il ne rigolait aucunement. Je m'appuyais sur le mur, déboussolée, ne sachant que lui dire. Mais après tout, que dire quand son frère vous fait une déclaration d'amour ? Que dire, pour expliquer que dans tout les cas, c'est une affirmation qui va bouleverser leur vies ? J'avais déjà du expliquer des choses à mon frère. Pourquoi les bateaux ne volent pas ? Les avions ne nagent pas ? Comment on fabrique le vent, les enfants ? Toutes ces questions de petits frères, qui revenaient à la grande soeur. Mais je n'avais jamais eu à lui expliquer les conséquences d'un inceste. "Camille ...Soupirais je en secouant la tête, qu'est ce que je suis censée répondre à ça ? Tu es mon petit frère, et je t'aime, je t'adore, je pourrais même donner ma vie pour toi ... Mais ... Ce n'est pas si facile. Tu es mon frère. Celui qui doit m'embêter, me piquer mon portable et mon argent, qui doit dire à mon béguin que je l'aime. Celui qui m'énerve, mais que j'aime dans tout les cas. Pas celui que je dois épouser, celui avec qui j'aurai des enfants ... Tu imagines nos enfants ? Nous serons leur tante, leur oncle, et en même temps, leur père et leur mère. Comment il vont prendre ça ? C'est beaucoup de chose Camille. Je ne sais pas quoi te dire. Quoi te répondre. Si je t'aime aussi ? Sans aucun doute. Du même amour que le tien. Je ne sais pas. Est ce que je suis assez courageuse pour sortir un public avec toi, en tant que mon petit ami ? Il y a beaucoup de chances que non ... Camille. Camille. J'aimerais te dire tout simplement que non, nous ne pouvons pas faire ça ... Mais je n'y arrive pas, tout comme j'hésite à te dire que je partage tes sentiments.

Je me sentais de plus en plus mal en entendant Camille parler. Parce que je ne voulais pas le faire souffrir, mais aussi, parce que c'était vraiment poétique, ce qui était très rare venant de ses discours en général. J'avais baissé le regardais, ne sachant pas quoi dire, quand je l'entendis dire qu'il allait rentrer à la maison. Sur une pulsion, où je ne sais pas trop quoi, j'attrapais sa main, tout en l'appelant : Camille, attends !.., lorsqu'il se retourna vers moi, j'essayais de trouver quelque chose à lui dire. Mais je ne voyais pas quelles phrases, quels mots, étaient appropriés dans ce genre de situation. Je baissais les yeux puis les remontais vers lui. Qu'est ce que j'étais en train de faire ? Mon coeur battait, et mes pensées étaient confuses. Mais je ne m'en souciais pas. Je fis donc la seule chose qui me vint à l'esprit sur le moment. La seule chose qui ne déclencherait pas la bombe que Camille avait placé involontairement sur notre relation. Je m'avançais vers lui, puis me pencha doucement, pour poser mes lèvres sur les siennes. La sensation qui s'empara de tout mon corps était quelque chose que je n'avais jamais ressenti avant. Jamais, en embrassant un autre garçon ... Oui, ça me faisait aussi bizarre, d'embrasser mon frère. Le garçon que je connaissais depuis qu'il était. Le garçon auquel j'avais appris les bases du flirt. Oui, c'était quelque chose de bizarre, mais avec une arrière sensation de merveilleux ...
Je me reculais, au bout de quelques secondes. Puis, le regarda dans les yeux avant de lui dire : "Camille. Je pense ... Oui, je pense ressentir la même chose que toi. Bien que je ne m'en sois jamais rendu compte auparavant ... Mais il y a un mais. Même si on ... débute une relation, tout les deux, je ne suis pas prête à m'afficher en publique comme ta petite amie. Non. Ce sera mieux pour toi, et pour moi. Nous sommes encore des étudiants, et dans ce milieu, le regard des autres est notre survie ... Il faudra attendre, pour nous montrer en publique. ", suite à mon discours, je soupirais doucement, serrant un peu plus sa main dans la mienne. [/color]

Je me blottissais dans ses bras. Hier encore, j'aurais éclaté de rire à cette simple idée. Pourtant, à présent, je me sentais bien à ma place. Et puis aussi, si il me plaquait, je pourrais dire que c'est lui qui avait balancé le poisson rouge de notre cousine dans les toilettes. Ce sera ma vengeance déjà toute préparée, il me suffira de la mettre au micro-onde ! Je l'écoutais chanter, en fermant les yeux. Je me rendais compte qu'en fait, j'aimais sa voix. Sa voix douce. Et qu'en fait, il ne chantait pas comme une casserole, contrairement à ce que je lui disais à chaque fois qu'il chantait une chanson d'ACDC dans sa chambre. Puis, je l'écoutais me faire un autre discours philosophique ... J'avais envie de lui dire de s'arrêter là, parce que, deux beaux discours dans la même journée, il allait faire un court circuit, le pauvre ! Mais je me retins de lui faire remarquer, pensant que ça pourrait le vexer. Je relevais le regard vers lui quand il finit, pour lui mettre un doigt dans le cul sur les lèvres. Chut ... Je ne veux pas de grands discours, juste ton regard dans le mien. Je ne veux pas de fleurs, je ta main qui serre la mienne. Je n'ai pas besoin de chanson, le rythme de ton coeur me suffira. Je ne serais pas matérialiste. Je veux juste que tu ne me dises jamais que ça ne vaut pas la peine d'essayer. Que ça ne vaut pas le peine de se battre pour ça. Parce que tout ce que je fais, je le fais pour toi. Alors regarde dans mes yeux, et tu verras tout ce que tu représentes pour moi. Cherche ton coeur. Cherche ton âme. Et ensuite, tu ne me diras jamais que ça ne vaut pas la peine d'en mourir ...